Je viens ce soir de chez notre Ami. Le Committé, dont j’ai
		parlé dans ma précédente, n’a rien fait encore. Notre Ami va
		demain à Amsterdam, où les Bourguemaîtres l’ont mandé
		pour conférer avec lui. Ce matin Sir J. Y., après avoir quelque
		temps paradé dans l’antichambre, ayant à la main une Lettre
		du Roi d’Angleterre pour le St——, l’a remise à celui-ci, qui
		l’ayant lue, & Sir J. ayant ensuite conféré une demi-heure avec
		lui, a congédié incontinent tout le monde, s’est rétiré, trouvé
		mal, & n’a presque rien mangé à table, contre son ordinaire.
		Le Gd. Pre——, après que Sir J. avoit été chez lui aussi, s’étoit
		rendu ensuite chez le St——
	
 
	4e.
		Le St—— a été vu ce matin bien portant, & de bonne humeur.
		Je n’ai pu savoir encore ce qui lui avoit causé du spleen.
	
 
	6e.
		Notre Ami est revenu. J’ai appris de lui, que le Spleen du 3e.
		a été occasionné par la déclaration que lui ont faite les Députés
		de Rottm., qu’il ne leur est plus possible de se refuser
		aux pressantes sollicitations de leur Ville, pour qu’elle se conforme
		à l’avis d’Amsterdam & de Harlem. L’avis de l’Amirauté
		est prêt: on le tient encore secret; mais je sais de très-bonne
		part, qu’il sera tel qu’Amstm. le desire, c’est-à-dire, de donner
		convoi aux vaisseaux de la Rep. selon toute l’étendue des
		Traités, sans exception des bois de construction.
		
	
		Le jour de naissance du Prince, célébré hier, est cause qu’on
		n’a rien fait tous ces jours passés. Si j’apprends quelque chose
		dans la journée je l’ajouterai.
	
		Les Etats d’Hollande ne recommenceront que demain leurs
		séances. Je suis avec un très-grand respect, Monsieur Votre
		très-humble & très obéissant serviteur
	
 
	Passy à S.E.M. Franklin