Le Roy's Remarks on Alexander Small's
	Memorandum on Ventilation: Three Extracts
	I.
		Comme nous avons cru qu'on ne Seroit pas fâché de voir ce que
		M. Small manda a M. Franklin Sur Lhopital de Lyon qu'il avoit
		vu en passant par la france pour retourner en Angleterre nous
		l'avons joint ici par forme d'addition.
	
		Lorsqu'en venant du midy On entre dans Lyon en passant Le
		Rhône un des premiers bâtimens qui frappe la vûe c'est Le grand
		hopital de cette Ville. Je formai aussitot Le dessein de le voir et
		J'y allai avec M. Le Colonel Pringle fort curieux de tout ce que
		la nature et les arts peuvent offrir d'Intèressant: M. Son Neveu
		nous accompagnoit ainsi que M. Taylor chirurgien major d'un
		regiment de dragons legers. On nous y reçut très poliment et une
		personne qui nous parut par Son ton et par Ses manieres au
		dessus du commun Se chargea de nous mener dans toute la maison.
		L'apoticairerie et les autres salles où l'on conserve et on
		distribuë les remedes nous parurent on ne peut pas plus propres
		et tenuës dans un Si bon ordre qu'elles mèritent de très grands
		
		éloges. Cette personne nous mena ensuite dans les differentes
		Salles de l'hopital elles sont grandes elevèes et bien Aërées. Les
		croisées montent par leur hauteur assez près du plat fond et on
		en tient la partie Supèrieure constamment ouverte il y a par ce
		moyen un courant d'air constant qui emporte continuellement
		les miasmes volatiles et putrides qui emanent des malades. Je suis
		faché cependant de dire que nous y trouvâmes les lits trop
		entassés les uns sur les autre et dans plusieurs deux malades
		aulieu d'un Seul. Mais vrai semblablement cet abus tenoit à la
		quantité de malades qu'on avoit eté obligé d'y recevoir. Il y en
		avoit alors dans cet hopital plus de 1500. On nous dit que quelque
		fois il y en avoit jusqu'a 2000. Les bâtes des lits sont en fer, et Les
		couchettes les draps et les couvertures nous en parurent de la
		plus grande propreté. En tout il m'a Semblé qu'au moyen de la
		circulation d'air entretenue dans cet hopital et de l'attention In-finie
		qu'on a pour y maintenir la propreté; L'air en est assez pur
		au moins Les officiers qui m'accompagnoient et qui n'étoient
		point accoutumés au Séjour des hopitaux ne s'appercevoient que
		très foiblement d'aucune odeur désagréable.
	
 
	II.
		Je remarquerai Sur la note du Lecteur qu'il faudroit Linprimer
		ainsi—il y a deux choses ici dont il Semble qu'on pourroit douter
		1° Si Lhumidité dans l'air Sans mélange d'aucune autre substance
		est nuisible à la santé des hommes dont les corps sont si
		pénétrés dhumidité. 2° Si l'air d'une chambre n'est d'autant plus
		humide qu'il se dèpose plus dhumidité sur ses murs. Ne Seroit il
		pas au contraire plus Sec?
		
	
		Quoique Je sois toujours de l'avis de mon Illustre docteur et
		que je me fasse gloire d'adopter Ses Sentimens Je ne puis m'em-pecher
		cependant de lui observer Sur ces deux points 1° Que tous
		les médecins et les chirurgiens des hopitaux disent et conviennent
		généralement que lhumidité des salles est tres contraire aux
		malades. Je l'ai entendu dire nombre de fois à M. Tenon et encore
		
		dernierement à un Médecin de merite (M. Meltié) qui a été
		long-temps Médecin d'armée et me raconta que Lorsqu'il visi-toit
		nos casernes Sil trouvoit 5 malades au rez de chaussée il etoit
		comme sur de n'en trouver que quatre au premier, que trois au
		second et souvent point au dessus. M. Tenon m'a souvent dit que
		quand on lave les salles à lhopital appellé La Salpètriere on peut
		ètre assuré que le lendemain il y a beaucoup plus de malades.
		Enfin L'Illustre Boyle remarque en parlant des Hygrométres qu'il
		avoit observé que toutes les fois qu'on lavoit les chambres dans
		la maison, à la manière angloise, il y avoit presque toujours
		quelqu'un qui en etoit incommodé. A cette Occasion il parle de
		la necessité d'avoir dans les appartemens des hygrométres pour
		en déterminer le degré de Sécheresse. Je remarquerai quant au
		second point qu'il n'y a qu'a transporter un de ces hygromètres
		dans les endroits où les murs Sont chargés dhumidité et que vous
		verrez bien mon cher Docteur Si L'air de ces endroits n'est pas
		plus humide que celui des lieux où on ne voit pas ces murs
		chargés d'humidité mais sans avoir besoin de cette expérience M.
		Small nous en rapporte une toute faite Lorsqu'il dit pag. 26—
		Une de ces Salles où il n'y avoit jamais eu de cheminée et qui étoit
		voutée en pierre avoit toujours été tellement humide qu'on n'en
		faisoit par là absolument aucun Usage. Les murs et La voute
		étoient tous couverts d'une mousse verte et d'une grande quantité
		d'une espece de Sel de Nître que l'on ramasse Souvent sur
		notre pierre de [?]. Quand on eut fait les Ouvertures &ca—
		Cette salle devint bientôt Si séche qu'ayant èté fermée pendant
		plus de trois mois On trouva les livres et les papiers qui y étoient
		restés parfaitement Secs et même en meilleur état que ceux d'une
		armoire &c— Vous voyez mon cher Docteur par cette Observation
		que dans une Salle dont les murs étoient tellement hu-mides
		qu'ils étoient tout couverts de mousse l'air de cette Salle
		étoit tellement humide aussi qu'on n'en pouvoit rien faire et que
		quand on y eut établi un courant d'air de facon qu'ils deviennent
		
		secs, L'air de cette salle devint aussi si Sec lui même que des livres
		et des papiers qui y restèrent enfermés pendant trois mois y
		furent trouvés parfaitement Secs. Vous vous deciderez Sur votre
		note d'après ces Observations
	
 
	III.
		Pag 13 Je remarquerai Sur la note de mon Illustre ami qu'il fau-droit
		l'Exprimer ainsi
	
		Il y a deux choses ici dont on pourroit douter
		1° Si Lhumidité dans l'air Sans aucun mélange d'autre Substance
		est nuisible à la Santé des hommes dont Le Corps est Si plein
		d'humide. 2° Si l'air d'une chambre n'est pas plus Sec en proportion
		de la quantité dhumidité qui se dépose sur les murs.
		
	
		remarque du Traducteur
	
		J'observerai à mon Illustre ami que tout ce que dit M. Small
		dans cet endroit est en contradiction en quelque façon avec
		ce qu'il dit dans d'autres et je n'aurois pas été en peine de le ré-futer
		ce qu'il dit sur les voutes si cette réfutation n'eut été dé-placée
		quant aux doutes de la note de mon Illustre ami Sur Lhu-midité
		&ca.
	
		Je lui observerai 1° que tous les Cuisiniers et Cuisinieres ont
		observé cent et cent fois que la viande se corrompt bien plus
		promtement dans les endroits humides que dans les endroits Secs
		et qu'ils ont soin en conséquence d'établir leur garde manger ou
		l'endroit ou ils mettent leur viande crue dans des lieux bien secs
		et bien aërés.
		2° Que dans les hopitaux on a souvent observé et M. Tenon notre
		confrère me l'a dit nombre de fois que quand on a lavé les salles,
		sur tout dans les hopitaux où il y a de vieilles gens, il y a le lende-main
		beaucoup plus de malades; Qu'on remarque de même dans
		les Casernes de nos soldats dans les villes de Guerre qu'il y a toujours
		plus de malades au rez de chaussée qu'au premier au premier
		qu'au Second jusqu'ainsi de suite jusqu'en haut enfin que
		les medecins et les chirurgiens des hopitaux s'accordent tous sur
		les mauvais effets qui résultent pour les malades des lieux hu-mides.
	
		Je lui observerai au sujet de sa seconde remarque que M. Small
		donne lui même la preuve du contraire de ce que Mon Illustre
		
		ami Suppose en parlant de cette Salle où la mousse croissoit Sur les
		Murs avant qu'il y eut un courant d'air qui emportat lhumidité et qui
		devint ensuite parfaitement Sèche Lorsque ce courant y fut
		établi. J'ajoûterai que toutes les observations faites avec L'Hy-gromètre
		prouvent que dans les endroits où les murs Sont hu-mides
		il y a plus d'humidité. Qu'il n'a qu'a faire L'experience
		pour s'en assurer. Je lui citerai enfin encore un fait qu'il peut Se
		rappeller c'est que LElectricité réussit toujours beaucoup moins
		bien dans les endroits où les murs sont humides que dans les
		autres. Donc &c &
		Je propose donc en conséquence à mon Illustre ami d'éxa-miner
		de nouveau sa note pour voir sil la laissera subsister.