Brest, le 7. Janer. 1779.
		Des trois vaisseaux en construction dans ce Port, l’un se nomme le
		Royal louis de 110. canons; j’ignore le nom des deux autres
	
		On construit deux frégates à Saint-malo.
	
		Il est sorti des Corsaires de bordeaux et de Bayonne. Nantes en
		a armé quatre dont un de 30. et un de 26. canons.
	
		Les Vaisseaux de la division de M de Grasse sont
	
 
		La frégate la sensible; Corvette, l’alerte.
	
		On a embarqué sur cette Escadre des Mineurs, des artilleurs, des
		Mortiers, du Canon, des Bombes, des boulets, des pioches, des
		pelles et toutes les munitions nécessaires à un Siége.
	
		La Division de l’Inde est composée des vaisseaux et frégates
		déja indiqués. Elle trouvera dans ces mers le Brillant, le flamand
		et la Comolante
	
 
		Ces vaisseaux carenés et espalierés sont sortis de Brest deux à
		deux avec des frégates et des Corvettes. Ils devoient ouvrir leurs
		ordres dans le Goulet? On l’ignore. On sait que le fendant et le
		Sphinx ont mouillé à Quiberon. On a dit que l’Actionnaire et le
		fier toucheroient à Rochefort. Il y a 15000. hommes au tour de
		cette place; sous prétexte d’une descente que le Gouvernement ne
		craint guere, tant qu’elle aura des Troupes à portée et vingt
		vaisseaux à Brest.
	
		Si en six Vaisseaux ont pris ou prennent des Troupes à Bord ou
		sur des marchands, s’ils vont joindre M d’Estaing, il aura 22.
		navires de force et 5. à 6000. hommes descente. Quel en est
		l’objet? On n’en sait rien. Mais la Cour en a un; elle le cache et
		elle a raison.
	
		Le Citoyen, le Minotaure, le Sceptre, le diligent, Les
		Six-Corps, le Northumberland vont être refondus: on travaille aux
		deux primiers. L’Union a été vendue au particulier qui rase ce
		Vaisseau, et en fait une frégate de 32.
	
		On ne peut disconvenir que depuis le commencement des hostilités
		le Commerce n’ait fait des pertes; mais il est plus en état que
		jamais de se soutenir, après les gains immenses qu’il a faits avec
		les Américains. Il n’est point question de banqueroutes en
		Bretagne, et si notre Commerce souffre, celui de nos Ennemis est
		anéanti. Enfin si dans ce moment ci nous avons moins de Corsaires
		à la mer que dans les guerres précédentes, cela vient bien moins
		des armemens immenses que le Roi a faits, que du peu d’espoir
		qu’ont les Armateurs de prendre des anvires aux Anglois qui n’ont
		que tres peu de batimens de Commerce dehors ou presque point. La
		presse d’un coté, les Américains et nos Corsaires de l’autre les
		empêchent d’armes, et de commerces. Si on enlevoit Jersey et
		Guernezey aux anglois, ou en trouveroit peu dans nos mers.