Les Vents Sont N.O. vents contraires et grand frais, ainsi à demain l’entreprise, et il n’y a guere d’apparence qu’on puisse partir demain. Le Prince ne perd point patience depuis 8. jours qu’il attend, et paroît déterminé à tout. On dit que Son dessein est, après avoir pris Jersey, d’aller attaquer Guernzey.

Nous attendons M. de Grasse avec un renfort de Vaisseaux, de Troupes, d’Argent, de Vivres et de Navires Marchands. Si, comme nous l’esperons, il arrive à bon port, nous Serons au moins égaux aux Anglois dans ces parages, et j’espére que nous y ferons de la bonne besogne: nous Sommes préparés tant à la Martinique qu’à la Guadeloupe et ici, à Soutenir toutes les attaques des ennemis qui nous paroissent peu en état d’entreprendre. On a ajouté dans cette Isle ce qu’il étoit possible de joindre par l’art, à un local fortifié par la Nature, et il ne Sera pas aisé de nous forcer.