Paris ce 9 Dc. 82
		Vous mavés permis de vous donner mes idées, notre derniere
		conversation ma fait naitre celle que vous trouverés dans le
		projet de Lettre dautre part pour Mr. De Vergennes, et que je vous
		soumet Monsieur persuadé que si vous n’en faites pas usage vous
		demanderés cependant a ce ministre Les payemens que jindique
		puisquils sont indispensables. Jay Lhonneur d’etre plus que
		persone Monsieur votre tres humble et tres obeisst. servit.
	
 
	J’ay Receu la Lettre dont Votre Excellence m’a honoré, pour
	m’informer que vous Vouliés bien prendre la peine de prévenir Mr.
	de Fleury, au sujet du Million que je vous avois demandé.
	Je désirerois que ce Ministre Voulut bien en faire payer a Mr.
	Grand, la moitié, dont il a besoin le 15 de ce mois, et les 500/m
	£. restantes, a la fin. Votre Lettre Monsieur Le Comte me tire de
	l’Etat pénible dans lequel jay vêcu depuis quelque Tems, en me
	prevenant que je ne dois plus compter sur de nouveaux Fonds, pour
	l’acquittement des Traittes du Congrés qui regardent le Laon
	Office; Je vais m’arranger en Consequence; En payant jusques à mon
	dernier Sol, passé lequel Je laisserai ensuitte retourner a
	protest tout ce qui se presenteray, et je profitteray de la
	premiere occasion d’en prevenir le Congrès mais je desirerois en
	même tems pouvoir luy fournir pour ma Justification, la N   que
	je n’ay pas et que je ne suis pas a même de     de l’Emploi
	des 6 Millions que vous avés eu la bonté de m’accorder dans le
	Tems. Si vous vouliés bien Monsieur le Comte me la faire remettre,
	Je vous auray d’autant plus d’obligation, que je m’epargnerai par
	la touttes les Inculpations que l’Humeur peut faire naitre.