Les grandes ames comme les vôtres destinées pour le Ciel sont toujours compatissantes au funeste sort des Malheureux. Cest par Lasseurance de votre Charité Magnanime Messieurs qui fait prendre la trés Respectueuse Liberté à ces quatres Infortunés qui les Larmes aux yeux, se prosternent a deux genoux a vos Pieds: vous supplient de jetter sur Leurs Etat deplorable un regard de Vôtre Commiseration Pour les retirer du proecipice ou ils ont Eûs par une jeunesse peu Experimentée de sûcombér Jeunes Encore, Et brulants de ce point d’honneur desirent avec ampressement de sacrifier pour leurs Roy Jusqu’a la derniere goute de Leur sang au service de Votre Republique Etants tous bon marains. Et si leurs connoissances pouvoient parvenir aux grandes lumieres du plus grand de tous les Roys, Sa Majesté tres Chretienne un Monarque si jaloux doperer des oeuvres de justice, et de Clemence, de qui Lunivers Entier Publira la vertus, et la Pieté; qui fait grace aux Malheureux forçats à la demande de toutes Personnes de Merite; Celle des Suppliants ne vous sera pas refusée Messieurs Etants les alliés à la Couronne de france; et leurs accordant Ce bonheur qu’ils osent esperer de votre grandeur d’ame dont le Ciel en sera La recompence dans Lheureuse Eternité; ce qui obligera Ces Pauvres Infortunés et Suppliants a offrir le Restant de leurs jours les voeux les plus ardents au Supreme pour la Conservation et prosperite de vos precieux jours Et de toute votre illustre famille.

1º. Le nommé pierre le Cacheur paroisse de Nehou en basse normandie evechée de Coutance, etant entré dans un Cabarêt pour se Rafraichir, le nommé Jean de la Mare luy chercha rencune disant quil ne convenoit point de boire seul, Linsulta jusques au vif. Le suppliant le frapat d’un Coup de point, luy fit un peu de sang; mais le dit La mare à interpreté tout autrement, a declaré quil l’avoit blessé avec son couteau quoiquil n’en eût point, ny aucun ferment pour le Blesser, le suppliant ayant demandé à faire preuve contraire devant Messieurs du parlement de Rouen, Ils luy ont refusés; et lont condamnés pour ce fait aux galeres à Perpetuité; le 26 juilliet 1763 sous le No. 1618. à Brest. 2º. Julien Bertols paroisse dergoussé Evechée Davrange basse Normandie fut condamnés pour vol dun Cheval par Messieurs du parlement de Rouen a perpetuité de galere en lannée 1768. No. 3395. 3º. Le nommé farsis paroisse de trevirs Evechée de bayeux en Normandie condamné au parlement de Rouen a perpetuité de galere Pour vol d’une Chopine detain: le 3 Juilliet 1769. No. 3387. 4º. Le nommé Vincent Bourgeois de Langres en Champagne ayant Eû le malheur de trouver une bourse nocturement dans laquelle il y avoit quatres petit Ecus, rejouis de cette rencontre entra chés un nommé Lanelle; luy donna un de ses pieces pour aller querir une Bouteille de vin setant trouvée fausse aussi bien que les 3 autres qui furent trouvé sur Luy. Condamné a perpetuité de galere par le balliage le 1er janvier 1769 sous le No. 4254. a Brest.