From Dumas
	
als: American Philosophical Society
	Lahaie 18e. May 1779
	
	Monsieur,
		Vous verrez, par l’imprimé ci-joint, que je n’ai point tardé de
		faire usage de ce que vous m’avez envoyé dernierement. Les
		mêmes pieces sont insérées aussi dans les gazettes Hollandoises.
	
		Voilà dequoi il faut remplir les papiers, & non des altercations
		entre particuliers, tristes effets de la mésintelligence, de
		l’ambition peut-être & de l’envie.
	
		J’espere que ma démarche, ci-jointe, auprès du Gd. Pre.,
		aura votre approbation.
	
		Il n’y a rien de nouveau ici. Une personne bien instruite a
		voulu parier tout ce qu’on auroit voulu, en bonne compagnie,
		qu’un grand personnage saura bien traîner & éluder les convois
		pour les munitions navales jusqu’à-ce que la guerre soit
		finie. Tant pis pour lui: cette mauvaise volonté diminuera
		d’autant son crédit, & l’amour que lui portoit la nation. Pour
		nous, il ne nous importe guere qu’on donne ou non ces convois:
		mais il nous importe d’avoir un fort parti ici contre tout
		ce qu’il voudroit faire de plus pour la Cour Br., & Dieu merci
		nous l’avons.
		
	
		Je suis avec un très-grand respect Monsieur Votre très-humble
		& très-obéissant serviteur,
	
 
	Copie d’une Lettre que j’ai écrite au Gd. Pre. d’Hollde.
	Lah. 7e. May 1779
	Monsieur
	Mr. l’Avocat Tullinghh d’Oldenbarnevelt m’a adressé un paquet
	de papiers, duplicats & triplicats, contenants Requête au
	Congrès-Général des Etats-Unis de l’Amérique, Procure en
	blanc, & nombre de Pieces justificatives, pour servir à réclamer
	& constater la proprieté Hollandoise d’un bâtiment &
	Cargaison de Rotterdam, pris il y a deux ans environ par un
	Armateur Americain, & condamné comme propriété Angloise
	par l’Amirauté de Charlestown en Caroline; avec priere de
	faire parvenir ces papiers à mes Amis en Amérique, & de les
	intéresser à cette cause, pour que protection lui soit accordée,
	& justice rendue. Il a ajouté de bouche, que comme il ne paroissoit
	pas à propos que, dans les conjonctures présentes, la
	République intervienne dans cette affaire, Vre. Exc. avoit conseillé
	aux Réclamants, de se servir de mon Ministere pour la
	fin susdite.
	Je me ferai un vrai plaisir, Monsieur, de rendre service aux
	sujets d’un Etat, sous la protection duquel je goûte depuis
	longtemps la douceur de vivre, si je puis obtenir quelque assurance
	de la part de Vre. Exce., que mes offices ne déplairont
	point au Gouvernement, & qu’il les verra, au contraire, d’un
	oeil analogue à la bonne intention qui me porte à les rendre.
	Je suis avec un très-grand respect, &c.
	
	Je ne m’attendois pas à une réponse par écrit. Le Pre. ne
	pouvoit me la faire sans trop se commettre. 3 ou 4 jours après
	j’allai lui en demander une de bouche. Il m’avoua qu’il m’avoit
	renvoyé cette affaire dans les termes qu’on me l’avoit dit; &
	que je ferois plaisir de m’en mêler, pour éviter un éclat & des
	désagrémens à l’Etat.
	
	J’ai déjà expédié tout cela conséquemment en Amérique.
	Passy à Son Exc. Mr. Franklin
	
Addressed: à Son Excellence / Monsieur Franklin, Esqr. / Ministre
	Plenipotentiaire / des Etats-unis de l’Amérique / à la
	Cour de France / à Passy./.
	
Notation: Dumas May 7. 79