J’ai lhonneur de vous renvoyer mon Illustre Docteur la lettre de
		mon beau Père et le projet de réponse que j’y ai fait tant bien
		que mal car je suis bien loin d’y avoir fait parler comme je le
		désirois, et comme il le feroit lui même, le libérateur de
		l’Amérique, mais enfin je vous l’envoye telle qu’elle est. Si je
		n’avois été un profane j’aurois été vous demander à dîner avec le
		détachement de la Loge des neuf Soeurs que vous traitez aujourdhui
		à ce que m’a dit M. Delalande qui a bien voulu se charger de cette
		lettre. Adieu Mon Illustre Docteur vous savez combien je vous suis
		passionnément attaché pour la vie
	
 
		J’ai reçu Monsieur La lettre que vous m’avez fait l’honneur de
		m’écrire au sujet de la paix et je suis fort sensible à tout ce
		que vous me marquez de flatteur à cette occasion. Je ne puis
		esperer d’y répondre comme je le désire. Je vous prie ainsi de
		vouloir bien suppléer à mes expressions car votre langue est si
		difficile qu’un étranger et surtout quand il a mon age doit
		renoncer au plsisir et à la satisfaction de s’y exprimer d’une
		manière qui réponde à ce qu’il sent le mieux. Cependant je puis
		vous dire que je me flatte de l’entendre assez bien pour avoir
		parfaitement distingué votre compliment de la foule de ceux que
		m’ont attirré ce grand évenement. Il y a une tournure de franchise
		et de vérité qui n’appartient qu’aux anciens militaires François
		et que j’ai déja eu lieu d’observer plusieurs fois. Je joins avec
		grand plaisir Monsieur mes voeux aux votres pour la prosperité et
		l’Union éternelle des deux nations. Pour la mienne elle n’oubliera
		jamais que sans les secours d’un Roi puissant et génereux et les
		efforts de ses braves troupes elle n’auroit pu être delivrée aussi
		repidement du Joug tyrannique de la grande bretagne. C’est une
		verité qu’elle se plaira à répandre jusques dans les forets les
		plus reculées de l’Amérique et d’age en age jusques à la derniere
		Posterité.
	
		J’ai lhonneur d’être, etc.
	
 
	Mon petit fils Monsieur qui a été fort sensible à votre souvenir
	me charge de vous en marquer sa reconnoissance et de vous assurrer
	de son respect.